MenstruAction ETAPE 1
En Côte d'Ivoire comme dans de nombreux pays du monde, le tabou des règles a des conséquences dramatiques sur la vie des femmes et des filles. Elles sont nombreuses à manquer des jours d’école lorsqu’elles ont leurs règles, ce qui peut entrainer à long terme un décrochage scolaire. La peur du regard de l’autre et des moqueries, le manque d’informations et le tabou qui entourent ce phénomène naturel, empêchent les filles de bénéficier des informations nécessaires pour vivre leurs règles dignement. Beaucoup d’entre elles n’ont pas accès à des protections périodiques, et la plupart des écoles ne sont pas équipées de toilettes, ou de lavabos en bon état. 10 Scouts de l'Asoociation des ECLAIREUSES ET ECLAIREURS UNIONISTES DE COTE D'IVOIRE se sont rendus compte que dans les ruralités ivoiriennes les jeunes femmes n’avaient pas accès à des serviettes hygiéniques et que c’était un facteur de déscolarisation et d’absentéisme à l’école. Vu cela nous initions la caravane SOYONS REGLO pour déconstruire les tabous autour des règles en milieu scolaire
Le thème débattu avec les participantes (450 filles âgées de 10 à 18 ans) s'articulait autour de L'HYGIENE MENSTRUELLE, IL FAUT QU'ON EN PARLE . L'activité a été meublée par des ateliers sur comment promouvoir les bonnes pratiques en matière d'hygiène ? commentaire Lutter contre la précarité menstruelle ? Commentaire Permettre l'accès aux toilettes et à l'eau dans les écoles ? Comment Capitaliser sur les leçons apprises du projet pour aider les populations, et mesurer leur impact sur l'accès à l'éducation dans la région ? Les jeunes filles avaient beaucoup d’idées reçues, donc on a essayé de déconstruire le tabou qui entourait les règles et toutes les idées fausses - certaines pensaient par exemple que si elles se lavaient durant leurs règles elles ne pourraient pas avoir d’enfant. .
L'activité a eu un impact positif car le retour des participantes était bon. Elles ont signifié que l'activité était la bienvenue car il faut briser le silence autour des menstruations qui est une des causes du décrochage scolaire chez les filles. Elles n’allaient pas à l’école à cause de la stigmatisation et des moqueries liées aux tâches de sang. Le problème souligné par les participantes est qu’elles ne peuvent pas se changer à l’école lors de leurs menstruations car les toilettes sont mixtes donc elles retournent chez elles, loin - souvent elles habitent à 10 Km de l'école et dans des endroits très reculés - et parfois au lieu de s’absenter une semaine, elles s’absentent plusieurs mois. C’était une cause majeure de décrochage scolaire. Avec ce moment de discussion et le partage de serviettes elles rateront moins les cours voire plus du tout ! Elles nous ont aussi dit qu’elles avaient eu une meilleure connaissance du sujet, et qu’elles en parleront à leurs proches, leurs copines, leurs familles, etc.
Aujourd’hui, les tabous autour des règles sont encore bien présents dans notre société. Le manque d’information mais aussi les préjugés viennent accentuer les inégalités dans l’accès aux protections, mais aussi dans l’accès aux soins ou encore la prise en compte de la précarité menstruelle dans divers aspects de la vie des personnes menstruées (études, travail etc). C’est pourquoi les ambassadeurs des EEUCI militent pour une éducation et une sensibilisation plus importante des étudiants, étudiantes, des personnels des universités et plus largement de la jeunesse sur ce sujet.
