Promotion de la gestion de l’hygiène menstruel - MADAGSCAR

Promotion de la gestion de l’hygiène menstruel - MADAGSCAR

Antananarivo: Dans plusieurs régions de Madagascar, on n’évoque jamais l’hygiène menstruelle des jeunes filles car c’est considéré comme tabou. En ce moment, les choses bougent, la situation évolue. Les hommes, du moins, des boyscouts, ont commencé Á en parler ouvertement. Dans de nombreuses communautés de la Grande Ile, parler des menstruations communément connues comme les «règles » était jusqu’ici restreint Á une conversation intime entre mère et fille. Le père et les frères étaient exclus de ce dialogue entre quatre yeux. Depuis le 28 mai dernier, qui est la journée nationale de l’hygiène menstruelle, de jeunes garçons, qui font partie du mouvement des Scouts, ont décidé d’aborder le sujet comme si qu’ils étaient responsables de l’éducation et de la conscientisation Á propos de la santé des filles. « Auparavant, il était interdit de parler des menstruations parce que cela avait une relation directe avec les organes génitaux. Maintenant, nous élevons nos voix pour encourager les parents Á allouer un budget pour l’hygiène menstruelle de leurs filles car cela a trait Á leur santé sexuelle et reproductive », insiste Lahatriniaina Safidy Nantenaina Randriamitantsoa, dit Trozona Milefitra, boyscout. Dès qu’il en a l’occasion, ce jeune homme parle aux familles de l’importance de l’hygiène menstruelle chez les filles, garantie de leur état de santé sexuelle et reproductive et de leur statut de future mère. Il raconte que dans certains villages des régions du Sud, les adolescentes prennent n’importe quel tissu qu’elles utilisent comme serviettes hygiéniques. Or, ces tissus ne sont pas stériles. «Les parents et les filles ne se rendent pas compte des infections que ces dernières peuvent contracter vu la poussière et les impuretés qui adhèrent Á l’étoffe », poursuit-il. Adoptant un comportement responsable, ce jeune scout encourage les mères Á prendre soin de l’hygiène menstruelle de leurs filles. Il explique que les filles doivent changer leurs serviettes toutes les trois heures et que faute de serviettes hygiéniques faites industriellement qui pourraient leur coÁ»ter cher, elles peuvent utiliser des morceaux de tissus très propres. Les scouts lancent un appel aux décideurs et aux autorités locales afin que ces derniers mettent en place des infrastructures d’hygiène avec des poubelles destinées Á recueillir des serviettes hygiéniques usagées dans les collèges pour que les collégiennes et lycéennes puissent s’occuper sans honte de leur toilette intime. «Je me souviens d’une copine qui a eu ses règles pendant la récréation. Elle ne voulait pas attirer l’attention des garçons et être la risée de toute la classe. Même si elle avait envie d’aller aux toilettes, elle s’est retenue. Elle a dÁ» attendre la fin des cours pour nous demander de lui prêter un pull pour cacher son pantalon taché de sang. J’ai dÁ» négocier avec mon frère pour qu’il me prête son blouson afin de le lui prêter. C’était dur Á gérer mais entre filles, la solidarité doit jouer », explique Nadia Rasendrarinosy, lycéenne. L’adolescence est une étape cruciale pour la croissance des jeunes, un moment critique où les jeunes ont besoin de repères, de piliers et de guides aussi bien féminins que masculins. Or, par rapport Á cette hygiène menstruelle des adolescentes, un père de famille comme tant d’autres avoue qu’il n’a jamais su quand sa fille a eu ses premières règles. Tout comme il ignore si elle fréquente déjÁ un garçon ou encore si elle est active sexuellement. « Parler de menstruation avec ma fille ne m’a jamais effleuré l’esprit. Je vois qu’elle grandit et je lui dis seulement de faire attention aux garçons qui ne cherchent qu’Á faire leur expérience et Á coucher avec des filles. Elle est un peu réservée mais je crois qu’elle confie ses secrets Á mon épouse », raconte Fetra Raharison, agent commercial. Dans une autre famille de quatre garçons et une fille, Haridina Ranaivomanana, lycéen de 18 ans, estime qu’avec l’évolution, il est important pour les parents de parler directement et ouvertement de la santé de la reproduction avec leurs enfants et même d’évoquer la question entre frères et sÅ“urs. «Quand ma petite sÅ“ur aura ses règles, je lui dirai de faire attention Á son hygiène corporelle afin qu’elle ne dégage aucune odeur. Je me porterais même volontaire pour aller lui acheter ses serviettes hygiéniques s’il le faut. Ce sera comme si que je le faisais pour notre mère. Je la mettrai aussi en garde contre les relations sexuelles précoces et non protégées qui peuvent la faire tomber enceinte », dit-il franchement. Ce jeune garçon promet de veiller sur sa jeune sÅ“ur afin qu’elle garde sa dignité jusqu’Á ce qu’elle se marie. «Il est fréquent de voir des adolescentes enceintes, qui sont obligées de quitter les bancs de l’école jusqu’Á leur accouchement. Je n’aurais pas aimé que ma sÅ“ur, ni les autres filles, ignorent tout de la sexualité et qu’elles se fassent ensuite piéger par leur ignorance et les circonstances », insiste-t-il. A Madagascar, certains parents restent attachés aux us et coutumes et oublient parfois le bien-être de leurs enfants. La Grande Ile a pourtant signé le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement qui demande Á ses Etats membres de promouvoir l’éducation des filles, y compris en matière de santé sexuelle et reproductive. Un bon niveau d’instruction permettra aux jeunes Malgaches de connaître leurs cycles menstruels et de partager leurs appréhensions et leurs aspirations sur tout ce qui concerne leur corps avec leur entourage et sur les soins qu’elles doivent lui accorder C'est pour cela aussi que BBC et Wateraid a fais une vidéo sur la promotion de la gestion de l’hygiène menstruelle avec les scouts pour conscientiser les gens sur les divers mythes et l’hygiène pendant la menstruation .

Started Ended
Number of participants
207
Service hours
33768
Location
Madagascar

Share via

Share