Le camp climat Bamboung 2017, 200 jeunes militant(e)s formés pour relever le défi des changements climatiques Pendant dix jours, des jeunes se sont rassemblés à Bamboung sis sur les iles du Saloum au Sénégal pour un camp un camp climat du 15 au 24 septembre 2017. Ils sont 200 personnes venus du Sénégal, de la Mauritanie, du Bénin, du Togo, de la Côte d’Ivoire, des Comores, de l’Algérie, de la France, du Canada avec un seul but; se former pour agir. A travers une cinquantaine de sessions de formation animées par une vingtaine de formateurs, de scientifiques, de militants, des porteurs d’alternatives, les campeurs se tiennent debout et déterminés pour le climat, prêts à passer à l’action pour relever le défi climatique. Comme l’attestent les propos de cette jeune fille: « J’ai découvert le camp sur les réseaux sociaux comme la plupart des campeurs. En tant que jeune étudiante qui va se spécialiser en éco-tourisme, je ne pouvais pas manquer une telle activité« , raconte Nabou Diagne. Avec les modules de formations reçues telles que les changements climatiques, Communication, Stratégie-Campagne, Méthode de fonctionnement, informatique, action non-violente… de nombreuses compétences ont été partagées et mises en pratique. A l’en croire, la jeune Nabou Diagne va en profiter pour « apporter sa pierre à l’édifice à travers un projet pour lutter contre la dégradation de l’environnement« . Ainsi les organisateurs que sont Alternatiba Dakar, l’Association des Eclaireuses et Eclaireurs du Sénégal et le CNCR ont mis en pratique les alternatives. Les campeurs tous les soirs découvraient les joies de l’énergie solaire avec Little Sun. Des ateliers pratiques également ont donné les clés pour passer à l’action: compost des déchets, potabilisation de l’eau à travers le mécanisme Oshun… « C’est bon de décrier l’état de délabrement de notre écosysteme mais c’est encore mieux quand on propose des alternatives », souligne Diary, une campeuse. Après ce camp, s’engage notre interlocutrice, « je vais devenir une consommatrice responsable et prête à se battre pour une justice climatique« .  L’avant dernier jour a été consacré à un reboisement collectif avec l’association Nebeday et les femmes de la forêt communautaire de Nema Bah. Deux milles arbres de divers espèces ont été plantés.  A termes, ils permettront d’adoucir le climat, d’augmenter la capacité de rétention d’eau et de permettre aux communautés d’avoir des revenus à travers une exploitation rationnelle et durable des fruits tels que les mangues et les anacardiers. Ce fut aussi un fort moment de partage et de communion entre les campeur(se)s et les communautés locales du Saloum. L’AMP de Bamboung, un lieu qui fait sens  Le Delta du Saloum est une des zones au Sénégal les plus touchée par les effets des changements climatiques: hausse des températures, érosion côtière, inondations, perte de la biodiversité marine et terrestre. Un bras de mer ou bolong retient l’attention des campeurs lorsqu’au petit soir, poissons bondissent et barracuda glissent. Un site exceptionnel entre terre et mer où la mangrove dense et de majestueux baobabs composent le paysage. Aujourd’hui, ce patrimoine naturel marin et côtier de cette région est menacé par les activités humaines telles que la pêche, la chasse, la destruction des habitats et les pollutions diverses. Fort de ce constat et afin d’assurer durablement une régénération des ressources halieutiques locales, l’Oceanium, sollicité par 14 villages de la communauté rurale de Toubacouta, a créé avec succès la première Aire Marine Protégée Communautaire (APMPC) fonctionnelle d’Afrique de l’Ouest : l’AMPC du Bamboung. Papa Younoussa Kamara Abdou Touré